Merci aux « Amis de Fort-Mahon, de Quend, et de la Baie d’Authie » pour leur publication sur le thème de la pédagogie.
De la vertu « pédagogique » du projet pharaonique TROPICALIA.
On lit un peu partout, sur les réseaux sociaux et parfois dans la presse que le projet TROPICALIA dans le Pas-de-Calais aura des vertus « pédagogiques » qui permettront, entre autre, aux enfants de connaître la botanique et la zoologie.Ceci est un argument fallacieux de communicants car si un Parc d’attraction avait cette vertu, alors, on en ferait partout, il y en aurait partout et les filières universitaires scientifiques post-bac et les grandes écoles comme Agro ou Véto seraient saturées… or c’est l’inverse qui se passe.
Bin oui, parce que pour faire Agro ou Véto, voir un phasme derrière la vitre d’un Parc d’Attraction ne suffit pas, il faut avoir été sacrément balèze depuis au moins la 6ème, avec une moyenne générale supérieure à 16 au bac. Bon, ok, l’argument est un peu facile mais il y a du vrai quand-même.
Allez, trêve de plaisanterie, puisque nous sommes dans le registre tropical, revenons à nos araignées géantes ! Il faut arrêter avec cette allégation mensongère qui consiste à dire que TROPICALIA aura des vertus « pédagogiques ». Il divertira, il fera voir, il montrera, il étonnera, il fera découvrir différents trucs, des plantes et des insectes tropicaux (que tout le monde connaît déjà d’ailleurs)… moyennant un prix d’entrée certainement très salé… MAIS il « n’éduquera » pas, au sens propre du terme. Les mots ont du sens.
Oui, de grâce, il faut arrêter d’accommoder ce terme à la mode de « pédagogie » à toutes les sauces. Les hommes politiques, les chaînes d’info en continu, les communicants et les sondeurs nous abreuvent de ce terme fourre-tout 24 heures sur 24 et jusqu’à l’indigestion et en le détournant de sens premier.En effet, la « pédagogie » est avant-tout une science, la science de l’éducation. « Faire de la pédagogie » n’a rien à voir avec enseigner, apprendre, sensibiliser, etc. La pédagogie est du ressort des pédagogues ou des chercheurs en science de l’éducation et en aucun cas du ressort d’un Parc d’attraction… dont l’objectif premier, comme tous les Parcs d’attraction, est avant tout de divertir, parfois d’abêtir, et d’attirer le plus de monde possible en même temps pour faire du profit. Derrière un Parc d’attraction, Il y a toujours des investisseurs qui attendent un retour sur investissement. Si ces gens-là avaient un réel intérêt pour les choses de la nature, alors ils seraient chercheurs ou directeurs d’ONG.
Ne soyons pas dupes, ne succombons pas aux chants de sirènes des communicants qui nous vendent de la « pédagogie » et du Greenwashing. Le mélange des genres ne sauvera pas la planète. C’est l’engagement et le combat qui le fera.Il serait infiniment plus intéressant et fructueux de sensibiliser les enfants à la biodiversité de leur propre région, et à leur patrimoine historique, artistique, architectural, paysager… eux qui connaissent si peu toutes ces choses… et, pour le coup, puisque beaucoup parlent de « pédagogie », de les sensibiliser à ce qui est vraiment indispensable pour eux et pour leurs vies futures, à savoir la maîtrise de la langue française, de l’orthographe, de la grammaire, du calcul mental, des mathématiques, de l’Histoire-géo, de la philosophie et des disciplines artistiques.
Nous aurons peut-être la plus grande serre du monde… mais nous continuerons à à être au 26 ème rang du classement PISA parmi les pays de l’OCDE. Voilà, c’était juste un aparté sur la vertu « pédagogique » d’un Parc d’Attraction, dont une partie de l’investissement, certes minoritaire, est publique.
Pour finir, messieurs et mesdames les promoteurs, représentants des collectivités territoriales et des services de l’Etat, pourquoi ne pas imaginer la mise en place, non pas de Parc d’attraction, mais de centres d’interprétation du patrimoine culturel, végétal et animal régional ? Une église médiévale, une vieille chanson en picard, un courlis, un renard, un tadorne de Belon, un vieux calvaire, une salicorne, un saule marsault, un chêne pubescent, une coiffe picarde, un pipasso, un « ju d’assiète » (jeu d’assiette ancien), un peintre régional, ont-ils moins d’intérêt que la sempiternelle mygale d’Amazonie et autres curiosités exotiques qu’on a déjà vues en long en large et en travers ailleurs, à la télé et sur internet ?
Avant de sortir de cette publication peu « meanstream », vous êtes priés de passer par l’espace souvenir pour dépenser les quelques derniers qui vous restent en achetant une mygale en caoutchouc clignotante, un magnet-piranna , une barbe-à-papa goût tropical et, pour votre petit dernier, un déguisement d’indien Yanomanin, une fausse sarbacane avec de fausses flèches empoisonnées.Amis de la culture, bonsoir. «
Pour information , Fort-Mahon, Quend et la Baie d’Authie sont situés à moins de 20 km de Rang-du-Fliers, à vol de mouettes !
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